tiens mais il pleut, il vente, Dieu se
tiens mais il pleut, il vente, Dieu se
penche sur LA (Loire Atlantique pas Los Angeles bande de
sots )
l'escargot sort de sa coquille " enfin le retour des beaux"
jours bave t il
le parapluie sort de son fourreau et merde c'est le pépin
il se retrouve la baleine à l'envers, le vent violent
arrache une épaisse couche d'hormones femelles de ce ventre
offert en pâture, la baleine mâle toujours à l'affût d'un
coup pas cher arrive à grandes ondulations d'appendice
caudale, les baleineaux regagnent prestement leur chambre,
ce soir y a pas que les éléments qui vont être déchaînés...
moi je sors du bureau
de toute façon il est l'heure syndicale, la pénombre
arrive, les lumières de la ville se reflètent dans la Loire
éclairant les poissons.
Ces derniers sont contents de la découverte de
l'électricité ils ne se prennent plus les nageoires dans
les chaînes des squelettes d'esclaves jonchant le fond du
fleuve, n'oublions pas que nous sommes à Nantes, capitale
française précurseur de la main d'oeuvre à bon marché, le
plombier polonais des lustres qu'on connaît ici dans
l'estuaire !
à toute vibrure dans la bourrasque ligérienne je scootérise
vers la maison où m'attendent Ed, Max et Jo.
M'attendre ? Façon de parler.
La première refait le monde avec sa mère au téléphone. Y en
a pour des plombes. Faut dire que le monde est méchamment
mal en point mais il ne sait pas encore qu'Ed et sa
mère s'occupent de lui. Courage.
De Max je ne verrai que son dos, penché sur ses cours
de fac, il m'intime un "silence papa " qui me transperce
encore plus d'avantage dans mon petit coeur tout mou
d'avoir infligé la vie à ce bambin en charge de tous les
maux de l'humanité. Vivement qu'il termine médecine. Avec
sa mère comme porte parole ils font faire un malheur pour
le bonheur des autres.
Je cherche Jo , mon habituel larron de foire. Je le
trouve sans problèmes, un balisage acoustique me guide vers
sa chambre qui tressaille de décibels téléchargés
ipodiquement et podcastés sans ménagement. Muni de plus
d'écouteurs sur les oreilles il ne m'a pas entendu venir.
Je contemple par dessus son épaule le bouquin de sciences
économiques étalé sur sa table de travail (sic) . Il (le
bouquin) paraît tout minus au milieu des pubs pour pompes,
des fragments de discours sarkosites et autres mètres
carrés de photos tout à la gloire de mon dernier rejeton.
La maisonnée étant toute affairée c'est sans remords que
j'enfourche mon vélo encore tout boueux de sa dernière
mission impossible et me voila parti en direction des
sources du Nil.
Un Nil version Loire atlantique certes mais qui me
convient. Depuis que les vioques partent en charter
chez les pharaons je n'aime plus trop le tourisme
exotique. " les vieux c'est vomitif " s'exclama à l'age de
dix ans Max en visionnant un car de délabrés en
goguette. Comme quoi ce petit n'est pas aussi gentil qu'il
ne le parait et plus réaliste qu'on ne le pense. Bref cette
censure snobinarde d'escapade lointaine me convient dans la
mesure ou elle permet de masquer un déficit chronique
budgétaire. Le VTT un soir d'hiver dans la boue reste
abordable ! Pour l'autochtone que je suis OK. Pour un
étranger venu de loin c'est cher ! oui mais y a pas
d'étranger venant de loin en Loire atlantique, c'est pas
touristique, trop chiant, humide, mouillé, venteux,
bruineux, bourasqueux et je n'irai pas sortir mon
dictionnaire des terminaisons en "eux" pour m'
autoflagellé. Crotte à la fin !
Deux heures après dans la nuit profonde je suis revenu au
bercail la tête pleine de héron cendré, de ragondin, de
trou d'eau glauque et austère, d'arbre abattu en travers de
mon chemin, gisant connement les racines à l'air telles une
grosse bourse engluée de terre vaseuse, le feuillage affalé
sur le sol comme la chevelure de la blonde (brune, rousse
etc. rayer la mention inutile sauf en cas de partouze bien
sur) sur le torse de l'amant repu, seul le tronc encore
rectiligne malgré la chute (quelle santé!), fera la joie
perverse du bûcheron venu le débiter à grand coup de
tronçonneuse castratrice.
Nous espérons que vous avez fait bon voyage et les
déconnantes airways vous souhaitent un agréable séjour.
Bises tiens mais il pleut, il vente, Dieu se
penche sur LA (Loire Atlantique pas Los Angeles bande de
sots )